Parmi les derniers vestiges visibles de la Société Métallurgique de Normandie (SMN), la Grande Halle (ancien atelier électrique) et la tour réfrigérante symbolisent l’histoire industrielle du Plateau de Colombelles (14).
La SMN était une entreprise bas-normande lancée en 1917 et fermée en 1993, dont le siège social était à Mondeville (14), mais principalement située sur la commune de Colombelles, dans l’agglomération de Caen (14).
Au plus fort de son activité, elle employa jusqu’à 6 400 salariés et produisit 4 % de la production nationale d’acier. La production atteignit 1 million de tonnes en 1973 dont la moitié était exportée via le port de Caen. Sa fermeture à la fin du siècle dernier fut un véritable traumatisme pour les habitants de la région.
Le site est longtemps resté à l’état de terrain vague après le démantèlement des bâtiments. Il fut pendant de longues années le terrain de jeu de la jeunesse locale en mal d’aventures, du street art et des artistes de rue, ainsi que des photographes fans d’Urbex.
A mon arrivée dans la région (au milieu des années 2000), il ne restait déjà plus que la Grande Halle et la tour de refroidissement principale. Je regrette de ne pas avoir connu l’usine juste avant son démantèlement. Les photographies d’archives montrent que l’ensemble était particulièrement photogénique avec ses longues cheminées, ses colonnes de fumée, ses rails, ses grands bâtiments, ses structures métalliques, ses « métallos » au teint buriné…
En 2019, la Grande Halle a fait l’objet d’une réhabilitation réussie, avec la création d’un tiers-lieu circulaire et citoyen, accueillant acteurs économiques et culturels, habitants et artisans sous l’égide du WIP.
La tour réfrigérante, autrement appelée « Le chaudron« , conservée comme un emblème important de ce passé ouvrier trône toujours au milieu du plateau. Elle est comme un phare pour les habitants de la région. On peut l’admirer en différents points de l’agglomération. Je la trouve fascinante. Photogénique, elle se rappelle à nous en tous lieux, par tous les temps, à toutes heures du jour et de la nuit, nous permettant ainsi de ne pas oublier ce passé florissant.
Dans cette série en couleur, baptisée LA TOUR (sous toutes ses coutures), j’ai voulu la mettre à l’honneur et par là même tous les ouvriers ayant travaillé sur le site dont nombre d’habitants de l’agglomération caennaise sont les descendants.
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